C’est un sauvetage qui était attendu. Alors que la crise liée au coronavirus a fortement impacté la compagnie aérienne portugaise TAP, le gouvernement d’Antonio Costa a décidé d’avancer avec la nationalisation de l’emblématique compagnie. La TAP sera nationalisée car les actionnaires privés n'acceptent pas les conditions imposées par le gouvernement portugais concernant le prêt de 1,2 milliard d'euros à la compagnie aérienne. Après avoir perdu 100 million d’euros en 2019 et étant touchée de plein fouet par la crise du covid-19, la nationalisation de la TAP risque de coûter cher. Lisbob, l’assistant des expatriés au Portugal, vous dit tout sur la nationalisation de la TAP.
Selon les journaux Espresso et ECO, la compagnie aérienne portugaise TAP sera nationalisé. Après un conseil d'administration qui a duré jusque très tard lundi soir, la proposition avec les conditions requises par l'État portugais pour procéder à un prêt pouvant aller jusqu'à 1,2 milliards d'euros n'a pas été retenue par les administrateurs désignés par Atlantic Gateway de David Neeleman et Humberto Pedrosa.
Désormais, seul un revirement de dernière minute peut empêcher la publication du décret de nationalisation, qui est susceptible de se produire d’un moment à l’autre.
Atlantic Gateway, qui détient 45% de la TAP, a rejeté ce lundi soir les conditions du prêt que l'Etat portugais allait consentir. Un prêt pour lequel même la Commission européenne avait déjà donné son feu vert. La raison principale de ce refus est la demande du gouvernement portugais pour que 217 millions soient transférées au capital social, une condition que David Neeleman n’a pas accepter.
Le ministre portugais de l'Infrastructure, Pedro Nuno Santos, a confirmé ce matin au Parlement que le conseil d'administration de la TAP avait échoué ce lundi soir à l'accord de prêt. "Nous avions besoin de huit voix pour. La proposition n'a pas abouti avec l'abstention des actionnaires privés", a-t-il déclaré.
"J'espère qu'une solution convenue sera trouvée qui garantira la paix pour la TAP et évitera de futurs litiges", a-t-il ajouté, garantissant que "nous sommes prêts à tout". "Nous ne céderons pas à nos conditions et nous sommes prêts à intervenir et à sauver l'entreprise".
La nationalisation de la TAP couterait cher aux finances du Portugal, pour une compagnie aérienne qui perdait déjà beaucoup d’argent avant la crise liée au covid-19. En 2019 les pertes de la compagnie aérienne portugaise s’élevaient déjà à 100 millions d’euros (95,6), après des pertes de 58,1 millions en 2018. Comme souvent, les profits sont privatisés tandis que les pertes sont nationalisées. Néanmoins, le Portugal ne peut se permettre de voir disparaitre sa compagnie aérienne phare qui lui amène la moitié de ses touristes.